Peut-être êtes-vous comme moi en pleine série "En thérapie", passionnés par les séances et admiratifs du jeu des acteurs.
A cette occasion, comme le décor d'un bureau de coaching est quasi le même que celui d'un cabinet de thérapie, à l'exception du canapé, et que je suis aussi en situation d'écoute et d'interrogation actives comme le docteur Dayan, je voudrais vous partager ce que je ressens de la différence entre les deux mondes.
Les demandes de thérapie sont des attentes de prise en charge par le thérapeute dans des situations vécues comme insupportables. Le thérapeute a des patients, il soigne leur souffrance qui se manifeste par des symptômes qui les empêchent de (bien) vivre. Il en cherche le pourquoi, s'oriente vers leur passé, pose des hypothèses d'interprétation psychanalytique pour réparer les blessures. Il peut faire face à leur transfert, à leur détresse, à leurs résistances, à leur agressivité parfois, ou à leur perturbation comportementale.
La demande de coaching ressort, elle, d'une attente d'optimisation de vie parce que ça pourrait être mieux, aller plus loin, plus vite, plus haut ou ailleurs. Le coach a des clients, il accompagne un objectif, qui permet de mieux vivre ou de mieux travailler. Il conduit le coaché à trouver le comment, en actualisant son potentiel par le développement de ses talents et de ses ressources. Il s'oriente vers l'avenir pour une construction nouvelle et une mise en action concrète..
La notion de but ou d'objectif, dit SMART - spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et en un temps fixé - donne un cadre au processus de coaching, ce qui lui permet d'être bref - une douzaine d'heures en moyenne - efficace, et contractuel.
Personnellement, je vis le process comme une aventure humaine, une longue conversation - ni thérapie, ni bavardage - qui reste malgré ses détours centrée sur l'objectif de départ.
Il arrive que le coaché ne consente pas au réel - il peut facilement s’égarer sur une voie de garage, en préférant aux faits ses croyances limitantes, ses idéologies, ses certitudes acquises, ses blocages, ses automatismes, ses écrans trompeurs, son ego, ou encore ses points aveugles - alors, il ressemble à s’y méprendre aux passagers pressés des convois du Petit Prince, qui finissent par dormir dans un monde sans queue ni tête. Qui d’entre nous n’a pas été un jour ou l’autre l’un de ces passagers ? Sans pathologie au sens strict du terme, mais avec des dysfonctionnements avec lesquels on s'est habitué de vivre...
Je me sens comme l'aiguilleur dans le Petit Prince, celui qui met le coaché sur la voie du dévérouillage et de l'ajustement, tout en lui laissant l'initiative du parcours et la liberté de sa part intime. Alors évidemment, dans ce voyage d'alignement personnel, il y a aussi des transferts, des prises de conscience, des résistances avec des moments plus difficiles que d'autres, qui appartiennent à tout cycle de changement. Il s'y joue la responsabilité du coaché qui se prend en charge pour grandir humainement.
La grande différence sans doute avec la thérapie réside dans le cadre du process de coaching, qui, s'il est mené avec rigueur tout en s'adaptant à la personnalité du coaché.e, est fait pour ancrer le changement dans l'action et mener pas à pas à une transformation actuelle. Chaque séance est l'occasion d'une stratégie pour action. Le coaching fonctionne par la vérification des résultats ! Le feed back des clients en témoigne.
Comme personne n'est à l'abri de ses points aveugles ou d'une personnalité incoachable, la supervision est là en soutien de ma pratique, car le coach, comme le thérapeute, répond à une déontologie professionnelle.
Alors voilà, si vous deviez être accompagné, ne croyez pas que vous êtes pathologique mais comme moi vous pouvez approfondir votre connaissance de vous même et gagner en congruence.

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