Petite philosophie du rapport à la règle
- Clémence Rouvier
- 10 déc.
- 2 min de lecture

Dans le monde du coaching, le rapport à la règle révèle souvent la clé de l’identité profonde. Trop rigide, elle étouffe la créativité ; trop laxiste, elle dilue l’engagement. Comme l’enseignait Aristote, la vertu s’épanouit dans le juste milieu, où la règle transcende sa forme pour devenir un cadre libérateur, aligné sur notre potentiel unique.
Dans le monde politique d’aujourd’hui, les règles institutionnelles perdent leur légitimité sacrée, comme désacralisées par un doute omniprésent. Nous vivons l’ère du procès permanent, où l’incertitude effiloche la vérité et met en péril notre identité collective. Là, la règle n’unit plus ; elle divise, exposant les failles d’un ordre fragilisé.
Plutôt que d’assumer un conflit d’interprétations potentiellement infini, comme le proposait Ricoeur, Boltanski invite à dire ce qui est, comme antidote au conflit interprétatif pour en finir avec la surinterprétation idéologique.
De même que l’art, forme symbolique, exprime ce que la réalité tait sous silence, nommer l’écart entre la lettre de la règle et son esprit restaure la légitimité en recentrant sur des réalités factuelles.
Réconcilier règle et esprit libère une identité authentique, personnelle comme collective. Ni soumission aveugle, ni rébellion stérile, mais un kaizen philosophique : ajuster les règles au fur et à mesure de manière concrète, tout en restant aligné sur l'essence des choses.
Ainsi, la règle redeviendrait alliée de notre action personnelle, d’un leadership serein au sein des entreprises, ainsi que d’une société plus résiliente.
Mais l'interprétation est-elle toujours sur-interprétation et peut-on y échapper ? Notre carte n'est pas le territoire ...
Dire ce qui est ou bien ce qu'il en est pour nous de notre point de vue, voilà la question. Comment vous situez-vous ?






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