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L’odeur de demain

Clémence Rouvier

Dans une autre vie, j’aurais aimé être nez.


Loin de goûter à sa juste valeur chaque note d’une effluve et de savoir en jouer comme d’une symphonie odorante, je me contente de m’enivrer des parfums des glycines en fleurs, de respirer les premiers muguets, de sentir l’aneth et l’herbe à curry mêlant leur senteurs aromatiques aux bouquets des roses en fleurs qui embaument … Et je savoure la chance d’avoir un jardin.


Le nez d’Hermès nous raconte qu’après chaque grande crise, nos préférences olfactives changent. Après la seconde guerre, c’est le muguet qui fut le symbole du bonheur retrouvé ; après le sida, les odeurs à tonalité sexuelle se sont vus supplanter par les odeurs gourmandes ; après le Covid-19, ce serait la confirmation du retour aux odeurs mono-florales.


Plus simples et plus authentiques demain, nos parfums continueront de transmettre une part de notre personnalité, à nous-mêmes et aux autres. Nous choisissons qui nous devenons.


Quand on sait que les relations entre humains s’expliquent en partie par nos émanations, et que “le plus si affinité” est d’abord une alchimie entre deux odeurs qui s’attirent l’une l’autre, le choix d’un parfum n’est pas sans conséquences. Il vient confirmer ou infirmer nos intuitions relationnelles et conforte une part de notre identité dans un message plutôt agréable et souvent délicat.


Je suis restée fidèle depuis le début du confinement à cette fragrance aux accords de vanille, de magnolia et de fleur d'oranger, qui a si bien su me correspondre depuis 3 ans. Mon empreinte identitaire sera-t-elle la même dans le monde d’après ?


Et vous quelle odeur aurez-vous envie de porter et de sentir demain ? Allez vous rester fidèle aux parfums d’avant, changer de parfum, arrêter d’en porter ? Quelle identité prendrez-vous la liberté de choisir ?



Parlons-en ! https://lc.cx/mrXf




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